Tu es tout ce dont je rêvais. Charmante, à ma taille, un peu tarabiscotée certes mais l’esprit large et fantaisiste. Lumineuse.
Dans une autre de mes vies, j’étais un peu tombée amoureuse de toi. Entre temps, tu n’as pas cédé à la facilité de te donner à n’importe qui. Je suis émue d’une telle constance, comme si finalement tu m’avais attendue ces cinq dernières années.
Entre belles au bois dormant, nous nous étions tout de suite plu mais j’avais fait ma vie ailleurs, dans d’autres lieux. Il a fallu un rappel à l’ordre pour que je me souvienne que tu existais. Et depuis presque un mois déjà, les papiers disent que tu es à moi. Le notaire appelle ça un acte de propriété, moi je dirai plus qu’il s’agit d’un contrat passé entre nous. On s’est promis de vivre en bonne intelligence, d’être heureuses, de se respecter et de s’aimer pendant de longues et belles années.
Tous les jours je passe te voir, je pense à toi dans la journée, je suis avide de te retrouver, … et j’ai hâte. Tellement hâte. D’ici quelque temps, nous pourrons enfin nous endormir et nous réveiller ensemble.
Dehors on sent comme un petit air de printemps, les oiseaux qui gazouillent, des primevères et des perce-neiges disséminés de ci de là. Dedans c’est le chantier, en vrai, totalement, avec un gros travail de fond, pas que du rafraîchissement comme j’avais pensé au départ.
Il faut te reprendre de haut en bas et de bas en haut, balayer les gravats et tenter d’apercevoir derrière ces amas de poussière ce qui sera bientôt, un jour, mon chez-moi. Mais si je prête bien l’oreille, j'entends déjà des rires d’enfants dans le jardin, des cavalcades dans l’escalier, des portes qui claquent à cause des courants d’air… La vie qui s'engouffre en tourbillons, des promesses de bonheur.
Il faut te reprendre de haut en bas et de bas en haut, balayer les gravats et tenter d’apercevoir derrière ces amas de poussière ce qui sera bientôt, un jour, mon chez-moi. Mais si je prête bien l’oreille, j'entends déjà des rires d’enfants dans le jardin, des cavalcades dans l’escalier, des portes qui claquent à cause des courants d’air… La vie qui s'engouffre en tourbillons, des promesses de bonheur.
Même si le bonheur en fait est déjà là grâce à tous mes fidèles qui m'accompagnent dans cette aventure. Je peux compter sur eux et je les aime bien sûr. Ils se reconnaîtront facilement : ils ont les mains pleines d'enduit et d'échardes, le nez farci de décapant et de poussière... de la bonne humeur et de la générosité à revendre.