J’habite presqu’en face des restos du cœur de ma ville, j’ai déjà écrit sur le sujet (lire ici) et jusqu’à ce matin, je n’avais pas l’intention de revenir dessus.
Depuis trois ans, je me suis habituée à ce voisinage, au portail triste et gris (un peu semblable au mien) où sont affichés de travers les horaires d’ouverture, les modalités d’accueil, les restrictions aussi. J’y ai appris qu’il fallait s’inscrire pour être accueilli alors qu’avant je pensais qu’il suffisait d’aller frapper pour qu’une main généreuse se tende et vous secourt. En fait, pas du tout : les portes ne s’ouvre qu’un jour par semaine et à heure fixe.
Ce jour-là ma rue est très fréquentée, dès le matin, par quantité de gens portant à la main des cabas de supermarché. Je ne sais pas ce qui se passe lorsqu'on a raté le jour de la distribution de l'aide alimentaire.
J’ai toujours du mal à accepter qu’il y ait autant de gens dans le besoin, expression douloureuse et tellement laide. Est-ce mon empathie naturelle ou parce que je pense parfois que cela peut me tomber dessus n’importe quand ?
J’ai toujours du mal à accepter qu’il y ait autant de gens dans le besoin, expression douloureuse et tellement laide. Est-ce mon empathie naturelle ou parce que je pense parfois que cela peut me tomber dessus n’importe quand ?