Je n’aurais jamais pensé que tu parviennes à me rendre si heureuse.
Pourtant, au départ quand tu es entré chez moi, j’étais un peu empotée, du genre vierge
effarouchée, je ne savais pas trop comment m’y prendre avec toi...
Te saisir à pleine main, t’empoigner ?
Non, pas de brutalités inutiles : entre nous, tout devait commencer par le regard.
Laisser grandir le désir avec ses impatiences vertigineuses. Les laisser devenir intolérables. Ne plus pouvoir attendre ni résister.
Enfin j’ai pu poser mes mains sur toi, te déshabiller, t’effeuiller.
Je ne pouvais plus m’arrêter. J’étais insatiable. Je te voulais tout à moi. Je voulais tout de toi.
Toi.
Toi.
De toi, j'ai tout aimé. Ta nudité. Ta peau
blanche, veloutée, où s’accrochaient quelques éclats d’or. Cet alphabet de
grains de beauté que je caressais enfin. Ces aspérités que je parcourais, ce
monde de creux, de bosses. Et jusqu'à ton parfum dont je me suis enivrée jusqu'à l'asphyxie.
Alors j’ai fermé les yeux et je me suis laissée partir.
Je t'ai lu et relu du bout des doigts.
Tu es vivant.
Mémoire olfactive Les Abeilles de Guerlain, Nouvelles Le Cherche Midi Collection Hors-collection Préface : Erik ORSENNA Disponible le 15 mai 2015 ISBN : 978-2-7491-4270-8 17,80 € ttc Ces nouvelles ont été sélectionnées à l'issue d'un concours organisé par la Maison Guerlain et le cherche midi éditeur. L'ensemble des droits d'auteur sera reversé aux Restos du Coeur pour leur atelier de lutte contre l'illettrisme. Philippe Claudel, à propos de ce livre : « Les parfums insèrent en nous le profond de nos âmes. Ils les constituent aussi, s'y cachent, ressurgissent quand nous ne les attendons pas. » |
J'espère que t'es mégafière de toi ! Cette nouvelle, je l'ai vraiment beaucoup aimée .
RépondreSupprimerCa méritait bien ca !
Isa