Sur la route du boulot hier matin, j'écoute ce matin Fabrice Luchini, invité de la matinale de France Inter (pour réécouter c'est ici).
Salut Fabrice, est-ce que je t’aime ou est-ce que je te
déteste ?
Dans ce genre de dilemme, la frontière est délicate. Tu le sais bien. C’est souvent comme ça dans les grandes histoires d’amour, on feint l’indifférence, voire la répulsion et puis on réalise soudain qu’en fait on s’aime pour de bon.
Dans ce genre de dilemme, la frontière est délicate. Tu le sais bien. C’est souvent comme ça dans les grandes histoires d’amour, on feint l’indifférence, voire la répulsion et puis on réalise soudain qu’en fait on s’aime pour de bon.
La première fois que je t’ai détesté, tu étais Vincent et tu étais fasciné par le genou de Claire. Je
t’ai connu Fabrice, André, Octave, Marc, Camille, Fabio, Grégoire, Barnie,
Bertrand, Roland et même Jules César, tu étais colonel, éditeur, médecin, courtier,
libraire, acteur et même rien du tout.
Tu m’as irritée, dégoûtée, agacée, énervée. Je tapais des
pieds, je claquais les portes. Tu apparaissais, je zappais. Tu parlais, je te
coupais le sifflet. On t’évoquait, je poussais des cris d’orfraie. Parfois,
pourtant, je restais bouche bée. Tu m’épatais : comment était-ce
possible ? Jamais je n’aurais avoué que je pouvais… Non ! Tu étais
fat, présomptueux, égoïste, narcissique, bavard, orgueilleux, hystérique,
névrosé, névrotique, irascible, misogyne.
Insupportable. Tu étais insupportable ! Tu étais mon pire
cauchemar.
Et les années ont passé, tout cela s’est atténué. L’aversion
s’est émoussée. Entre nous, la situation s’est policée. Tu te tempérais. Tu te
bonifiais.
La première fois que je t’ai aimé, tu étais Jean-Louis et tu apprenais l'espagnol. C’était
soudain. Brutal. Tu me faisais rire. Tu m’émouvais.
Tu avais grandi.
Et puis il y a eu Serge. Et surtout Martin. Oui Martin, ses mains dans la farine. J’avais les larmes aux yeux. J'étais ta pomponette. Tu m'as fait rêver. Frissonner. Tu n'étais plus qu'une voix. Tu étais un regard. Une douceur. La tendresse.
C’était la maturité.
Le lâcher prise. Tu étais enfin toi.
Alors, après des années, des volte-face et des états d'âme, aujourd'hui, je peux le dire, l'écrire. Je…
Je t'écris : cher, cher Fabrice Luchini
Le lâcher prise. Tu étais enfin toi.
Alors, après des années, des volte-face et des états d'âme, aujourd'hui, je peux le dire, l'écrire. Je…
Je t'écris : cher, cher Fabrice Luchini
PS. Je ne t'ai jamais vu au théâtre, sur scène, en vrai, en chair, en os. Je ne te connais qu'au cinéma, derrière un écran. Alors j'aimerais bien… si tu pouvais venir chez moi. J'habite à Pithiviers, c'est une petite ville du Loiret, entre Orléans et Paris, avec une petite salle qui s'appelle le théâtre du Donjon, on y est bien accueilli… Tu verras, si tu viens, on y sera bien toi et moi.
C'est trop bon et jouissif, comme il le dirait lui même! Moi aussi j'ai pris le temps qu'il me fallait pour l'apprécier et oui je l'aime beaucoup depuis très longtemps maintenant!
RépondreSupprimerTon article est trop! C'est tout!! Tes mots sont une telle farandole! Bisous ma talentueuse amie!
Merci merci Marie-France, amie, d'écriture, de plume et de lecture, tes mots à toi aussi sont une farandole de douceur, de gentillesse et d'encouragement ! Bises…
SupprimerTon texte me touche, je suis passée exactement par les mêmes sentiments, de l'exaspération à l'admiration...
RépondreSupprimerIl est tout ce que tu dis, il a aussi une diction impeccable et un français parfait, moi je l'ai vu au théâtre, il était Michel,un passionné de jazz ! Je suis prête à venir à Pithiviers et à faire les 120 km au besoin, à Paris son spectacle de poésies est complet jusqu'en octobre !
RépondreSupprimer