Le nocturne à écouter... |
Vendredi soir, nous sommes en voiture, direction Paris, et chargée de notre programmation musicale, elle vient de mettre les nocturnes de Chopin.
- Je n’aime pas Chopin, j’aime ses nocturnes.
Voilà plus d’un an que la passion perdure.
Elle qui ne tient pas en place. Toujours en mouvement. Une vraie puce. Parfois fatigante, agaçante plutôt. Les pires moments sont les repas. Elle se lève pour un oui pour un non. Ouvre le réfrigérateur. Se balance sur sa chaise. S’agite au milieu de la pièce.
J'éprouve le sentiment d'être dans la réprimande perpétuelle.
Et puis soudain, une vague cristalline envahit la maison, des cascades quasi minérales de notes. Au son du piano, elle s’arrête, se pose.
Son visage d’enfant agitée se fige, se métamorphose et elle ressemble presque à une madone de la Renaissance.
La gravité, le silence, l’éclat du regard, la beauté.
- Alors explique-moi ce qui te plaît autant dans ces Nocturnes ?
J’ai tellement envie qu’elle me fasse partager son secret.
- Je ne sais pas comment dire…
Elle hésite.
Elle pianote sur ses cuisses de mouche.
Elle va me dire que c'est beau ou un truc dans le genre.
Elle est à l'écoute.
- … en fait ce que j’aime c’est qu’il utilise sa musique pour faire passer des émotions…
J’ai le regard fixé sur la route, je ne peux me fier qu’à l’intonation de sa voix de petite préado mais il me semble bien avoir entendu. Elle a les larmes aux yeux.
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