J’ai croisé un couple qui gravissait la pente de béton. Deux chevelures blanches, comme dans la chanson de Brel, marchant à pas menus, avec une lenteur quasi palpable, dans un ralenti qui s'éternise.
J’ai appuyé sur pause le temps de les regarder.
J’ai appuyé sur pause le temps de les regarder.
Tous les deux m’ont paru incroyablement beaux. Incroyablement vieux. Incroyablement deux. L’un et l’autre, l’un avec l’autre, l’autre avec l’un.
J’ai appuyé sur marche.
Dans le même mouvement presque immobile, la femme s’est appuyée contre la rambarde qui, à cet endroit, protège le piéton de la rue.
J’ai bien cru qu’elle allait chavirer.
Mais le vieil homme s’est arrêté net et lui a tendu la main. Une main si frêle, pleine d’os saillants. Une main tellement élégante malgré les tâches de vieillesse qui la dessinaient.
J’ai imaginé la douceur, la force de cette main tendue dont la vieille dame s’est emparée.
Elle a bien fait de la saisir car j’ai pensé un moment la lui voler.
Mais l’idée m’a échappée et je n’ai fait que graver l’instant dans ma mémoire pour me le repasser en boucle plus tard.
Les deux vieux ont repris leur ascension main dans la main sans même m’apercevoir. Moi j’ai continué à les regarder s’éloigner. J'avais le cœur serré.
Jamais je n’avais assisté à une aussi belle scène d’amour.
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