Dimanche soir alors que j'entends les ronflements de la chienne dans l'entrée - la promenade dominicale dans les champs a eu raison elle - et que la chatte, elle, dort vautrée sur le canapé.
Exceptionnellement ce soir j'ai allumé la télévision, histoire d'avoir un bruit de fond dans la mélancolie de cette soirée d'un été déjà presque achevé.
dimanche 31 août 2014
dimanche 24 août 2014
Eden
Parfois je me demande si le paradis existe, où il se trouve et surtout à quoi il peut bien ressembler.
Parfois je me dis que si le paradis existe, il ne se trouve pas loin de moi et que peut-être j’y suis déjà passée.
Parfois je me dis que là où je suis ressemble au paradis.
Alors je m’arrête et je contemple. Le paradis est là sous mes yeux.
A perte de vue, immense, époustouflant.
Aujourd'hui le paradis existe et moi, je suis bien vivante.
samedi 23 août 2014
Le beau gosse des montagnes
Ce matin dans la salle d’attente d’un cabinet médical de montagne.[Rien de très grave en l’occurrence !]
Avec mon grand, nous attendons entre quatre ou cinq gamins d’une colonie de vacances en déroute pour cause de gastro. Face à nous, un beau gosse des montagnes tapi dans son coin : yeux bleu marine qui virent au rouge, nez qui coule, bronzage très fiévreux, le cheveux châtain clair plat et terne.
Il ne semble pas très fringant le beau gosse ce matin !
[Un peu dans le genre de ton grand]
Avec mon grand, nous attendons entre quatre ou cinq gamins d’une colonie de vacances en déroute pour cause de gastro. Face à nous, un beau gosse des montagnes tapi dans son coin : yeux bleu marine qui virent au rouge, nez qui coule, bronzage très fiévreux, le cheveux châtain clair plat et terne.
Il ne semble pas très fringant le beau gosse ce matin !
[Un peu dans le genre de ton grand]
45 minutes plus tard dans la file d’attente d’une pharmacie d’une station de montagne.
[Une bonne rhino-pharyngite doublée d’une sinusite]
[Une bonne rhino-pharyngite doublée d’une sinusite]
Juste devant nous, le beau gosse des montagnes, face à lui la pharmacienne.
- Mais qu’est-ce qui t’arrive mon loulou ?
Elle est très charmante la pharmacienne. Une grande brune toute en formes, la peau dorée, les yeux bruns pétillants, le sourire charmeur.
D’une voix presque mourante, le beau gosse dans un murmure, reniflant.
- J’en peux plus… J’ai cru mourir cette nuit !
- Mais non voyons : c’est juste que tu n’as pas l’habitude d’être malade…
Le ton de sa voix est maternel, rassurant comme une main fraîche sur un front fiévreux.
- Non… c’est affreux… j’en peux plus.
Une sorte de gémissement.
La jolie pharmacienne, d’un ton professionnel cette fois, lui commente l’ordonnance
[la même que celle de ton grand au passage]
Elle est très charmante la pharmacienne. Une grande brune toute en formes, la peau dorée, les yeux bruns pétillants, le sourire charmeur.
D’une voix presque mourante, le beau gosse dans un murmure, reniflant.
- J’en peux plus… J’ai cru mourir cette nuit !
- Mais non voyons : c’est juste que tu n’as pas l’habitude d’être malade…
Le ton de sa voix est maternel, rassurant comme une main fraîche sur un front fiévreux.
- Non… c’est affreux… j’en peux plus.
Une sorte de gémissement.
La jolie pharmacienne, d’un ton professionnel cette fois, lui commente l’ordonnance
[la même que celle de ton grand au passage]
- … celui-là le matin au petit déjeuner… arôme pamplemousse, mon loulou…
- J’ai pas dormi de la nuit…
La jolie pharmacienne, imperturbable.
- … deux comprimés pour faire un gramme trois fois par jour…
- En plus faut que j’aille bosser, vendredi c’est la pire journée…
- … mais surtout, mon loulou, tu les prends bien au milieu des repas.
La jolie pharmacienne, imperturbable.
- … deux comprimés pour faire un gramme trois fois par jour…
- En plus faut que j’aille bosser, vendredi c’est la pire journée…
- … mais surtout, mon loulou, tu les prends bien au milieu des repas.
Reniflement, tête basse.
[ton grand, lui, est assis sur la chaise de l’entrée, les yeux dans le vague]
- J’sais pas quoi manger… j’ai pas envie de manger…
- Tu n’as qu’à demander à une certaine dame blonde de te mitonner de bons petits plats…
L’intonation a changé : plus suave, avec une pointe d’ironie peut-être ?
- … pas trop le genre…
- C’est bien ce que je me disais : elle est toute maigre !
La jolie pharmacienne bombe le torse.
- Elle mange que des graines et du soja…
- Un peu… baba cool non ?
- … carrément babos et totalement végétarienne surtout… On a pas le même régime du tout, elle et moi…
Elle affiche un sourire éclatant et un décolleté généreux.
- J’aime tellement la côte de bœuf ! Je ne sais pas comment je pourrais y renoncer …
- Je crois que j’ai de la fièvre en plus…
- Ou un magret de canard aux cèpes…
La pharmacienne gironde a les papilles en émoi.
- Remarque elle ne doit pas te coûter cher quand tu l’emmènes au restaurant !
- Ça ne risque pas ! De toute façon, c’est pas mon truc…
La gourmande lui jette un regard interrogateur.
- Tu ne vas donc jamais au restaurant ?
- Mais non… J’invite jamais une fille au restaurant !
Beau gosse certes mais surtout pas galant.
[ton grand, lui, est assis sur la chaise de l’entrée, les yeux dans le vague]
- J’sais pas quoi manger… j’ai pas envie de manger…
- Tu n’as qu’à demander à une certaine dame blonde de te mitonner de bons petits plats…
L’intonation a changé : plus suave, avec une pointe d’ironie peut-être ?
- … pas trop le genre…
- C’est bien ce que je me disais : elle est toute maigre !
La jolie pharmacienne bombe le torse.
- Elle mange que des graines et du soja…
- Un peu… baba cool non ?
- … carrément babos et totalement végétarienne surtout… On a pas le même régime du tout, elle et moi…
Elle affiche un sourire éclatant et un décolleté généreux.
- J’aime tellement la côte de bœuf ! Je ne sais pas comment je pourrais y renoncer …
- Je crois que j’ai de la fièvre en plus…
- Ou un magret de canard aux cèpes…
La pharmacienne gironde a les papilles en émoi.
- Remarque elle ne doit pas te coûter cher quand tu l’emmènes au restaurant !
- Ça ne risque pas ! De toute façon, c’est pas mon truc…
La gourmande lui jette un regard interrogateur.
- Tu ne vas donc jamais au restaurant ?
- Mais non… J’invite jamais une fille au restaurant !
Beau gosse certes mais surtout pas galant.
mercredi 13 août 2014
La parisienne
Je remonte la rue piétonne de ma petite ville.
- S’il vous plaît…
Elle est grande, stature un peu imposante. Une coupe de cheveux sympa, un châtain lumineux, certainement un balayage : elle a dû passer un petit moment entre les mains d’un bon coiffeur. Bien habillée, elle porte le genre de vêtements qui sort de l’ordinaire, du banal. De la marque, comme on dit par ici. Moi je préfère dire que sa jupe est jolie : je l’ai reconnue, collection été 2014 de La fiancée du Mékong, je l’ai vue sur leur site.
- Je peux vous poser une question ?
La voix est posée, assurée.
- Bien sûr !
J’ai mis dans ces deux mots mon plus gracieux voire irrésistible sourire.
- Où se trouve le centre-ville ?
- Je vous demande pardon ?
Nous sommes au beau milieu de la rue piétonne et si elle pense trouver mieux ailleurs, elle se fourre le doigt dans l’œil. Bleu, vert, noir, jaune, rouge, borgne ? Je ne sais pas, elle se camoufle derrière de grosses lunettes de soleil.
Mais peut-être cette créature luxueuse se moque-t-elle de moi ?
Elle est grande, stature un peu imposante. Une coupe de cheveux sympa, un châtain lumineux, certainement un balayage : elle a dû passer un petit moment entre les mains d’un bon coiffeur. Bien habillée, elle porte le genre de vêtements qui sort de l’ordinaire, du banal. De la marque, comme on dit par ici. Moi je préfère dire que sa jupe est jolie : je l’ai reconnue, collection été 2014 de La fiancée du Mékong, je l’ai vue sur leur site.
- Je peux vous poser une question ?
La voix est posée, assurée.
- Bien sûr !
J’ai mis dans ces deux mots mon plus gracieux voire irrésistible sourire.
- Où se trouve le centre-ville ?
- Je vous demande pardon ?
Nous sommes au beau milieu de la rue piétonne et si elle pense trouver mieux ailleurs, elle se fourre le doigt dans l’œil. Bleu, vert, noir, jaune, rouge, borgne ? Je ne sais pas, elle se camoufle derrière de grosses lunettes de soleil.
Mais peut-être cette créature luxueuse se moque-t-elle de moi ?
- … le centre-ville ? Vous savez l’endroit où se trouvent tous les commerces d’une ville ?
Elle détache chaque syllabe comme si j’étais une demeurée.
Dans le meilleur des mondes, je suis censée lui répondre que nous nous trouvons au centre-ville, ce point névralgique lieu de toutes les convoitises marchandes. Mais j’avoue qu’elle m’a agacée à me prendre pour ce que je ne suis pas. Alors je réfléchis chouia : je ne vais pas stopper ainsi cette charmante conversation par un brutal « beh c’est ici… ». Je sens que je peux mieux faire.
Elle détache chaque syllabe comme si j’étais une demeurée.
Dans le meilleur des mondes, je suis censée lui répondre que nous nous trouvons au centre-ville, ce point névralgique lieu de toutes les convoitises marchandes. Mais j’avoue qu’elle m’a agacée à me prendre pour ce que je ne suis pas. Alors je réfléchis chouia : je ne vais pas stopper ainsi cette charmante conversation par un brutal « beh c’est ici… ». Je sens que je peux mieux faire.
- … elle est jolie votre jupe… j’aime beaucoup !
Elle me balaye du regard de haut en bas. Je l’entends penser comme si j’étais elle : jour de l’inspection des ploucs, voyons un peu comment ils s’habillent dans ce trou. Bon, celle-là, ce n’est pas trop mal. Robe plutôt seyante… Et oui, ma chérie, aujourd’hui avec ma petite robe colorée, je n’ai rien à envier à ce que tu portes !
Elle me balaye du regard de haut en bas. Je l’entends penser comme si j’étais elle : jour de l’inspection des ploucs, voyons un peu comment ils s’habillent dans ce trou. Bon, celle-là, ce n’est pas trop mal. Robe plutôt seyante… Et oui, ma chérie, aujourd’hui avec ma petite robe colorée, je n’ai rien à envier à ce que tu portes !
- Vous l’avez achetée par ici ?
Je sens flotter autour de ma personne un flux d’ondes de mépris – non… de condescendance, de commisération. Oh que j’aime ces mots pour tout ce qu’ils contiennent de vécu ! –, et je vois sa bouche se tordre dans un rictus.
- … mais non !
Rictus rime avec grincement de dents (blanches).
- … à Paris, évidemment !
Quelle évidence. Mais bien sûr ! Comment ai-je pu me fourvoyer ainsi ? Provinciale inepte que je suis…
- Vous êtes parisienne ?
Je glisse dans ma question un soupçon d’admiration. Je traîne sur le –zzzzienne… suffisamment pour qu’elle se sente flattée. Enviée. En général, ça marche à tous les coups. Il suffit d’y mettre le bon ton, limite obséquieux. J’ai gagné : elle se rengorge à vue d’œil, elle est fière la bougresse.
- Oui, je suis parisienne.
Et moi j’ai l’esprit d’escalier.
- Alors si vous êtes parisienne, vous avez une voiture…
J’enchaîne sans temps mort.
- Où êtes-vous garée ?
Allez, viens par ici que je t’embrouille, la parigotte.
- Sur le parking au bout de la rue…
Ce n’est pas un parking, espèce d’idiote, mais la plus grande place de notre petite ville. Notre centre-ville !
- Très bien… Venez que je vous explique … Considérons qu’ici, nous nous trouvons dans les faubourgs de la ville…
Et là, je ne sais pas ce qui me prend mais je suis submergée par les délires d’une imagination foisonnante. Débordante. J’invente des rues, des magasins, des jardins publics avec des fontaines, des terrasses de café, des restaurants, un complexe multimédia …
- Parfait, parfait… Vous êtes bien gentille !
Elle doit vouloir dire aimable, la petite cocotte …
- Alors vous avez bien compris, vous reprenez votre voiture, première à droite puis au deuxième rond-point, suivez la direction centre…
- Merci, merci…
- Oh non surtout ne me remerciez pas, c’était avec grand plaisir !
Je sens flotter autour de ma personne un flux d’ondes de mépris – non… de condescendance, de commisération. Oh que j’aime ces mots pour tout ce qu’ils contiennent de vécu ! –, et je vois sa bouche se tordre dans un rictus.
- … mais non !
Rictus rime avec grincement de dents (blanches).
- … à Paris, évidemment !
Quelle évidence. Mais bien sûr ! Comment ai-je pu me fourvoyer ainsi ? Provinciale inepte que je suis…
- Vous êtes parisienne ?
Je glisse dans ma question un soupçon d’admiration. Je traîne sur le –zzzzienne… suffisamment pour qu’elle se sente flattée. Enviée. En général, ça marche à tous les coups. Il suffit d’y mettre le bon ton, limite obséquieux. J’ai gagné : elle se rengorge à vue d’œil, elle est fière la bougresse.
- Oui, je suis parisienne.
Et moi j’ai l’esprit d’escalier.
- Alors si vous êtes parisienne, vous avez une voiture…
J’enchaîne sans temps mort.
- Où êtes-vous garée ?
Allez, viens par ici que je t’embrouille, la parigotte.
- Sur le parking au bout de la rue…
Ce n’est pas un parking, espèce d’idiote, mais la plus grande place de notre petite ville. Notre centre-ville !
- Très bien… Venez que je vous explique … Considérons qu’ici, nous nous trouvons dans les faubourgs de la ville…
Et là, je ne sais pas ce qui me prend mais je suis submergée par les délires d’une imagination foisonnante. Débordante. J’invente des rues, des magasins, des jardins publics avec des fontaines, des terrasses de café, des restaurants, un complexe multimédia …
- Parfait, parfait… Vous êtes bien gentille !
Elle doit vouloir dire aimable, la petite cocotte …
- Alors vous avez bien compris, vous reprenez votre voiture, première à droite puis au deuxième rond-point, suivez la direction centre…
- Merci, merci…
- Oh non surtout ne me remerciez pas, c’était avec grand plaisir !
24 heures après, je ne sais toujours pas ce qui m’a pris. J’espère simplement qu’elle est bien arrivée… à Paris !
mardi 12 août 2014
Lisez-moi…
Vous êtes en panne de lecture estivale ?
Cinq de mes nouvelles sont en ligne dans le cadre du concours Ecrire au féminin 2014.
Pour les lire, c'est tout simple : cliquez sur chacun des titres
ci-dessous, il vous mènera directement sur le site du concours…
Si vous les aimez, n'hésitez pas à les liker et à partager sur Facebook.
J'ai besoin de vous et de vos votes.
Bonne lecture à tous !
Sant'Antimo. Lorsque l'ombre d'un premier amour vient hanter une chambre de Toscane...
Le passeur. A quoi rêvent les petites filles en vacances au bord de la mer ? Un bateau, des yeux couleur de l'océan peuvent-ils changer le cours d'une vie ?
Parfums d'attente. Il l'attend depuis deux heures… une histoire vieille comme le monde mais qui peut parfois recéler des parfums inattendus.
Dress code. Depuis sa rencontre avec Elsa, Julien est persuadé d'être le maître du jeu… Mais les apparences peuvent être trompeuses.
Trop de questions. Ou comment une robe trop moulante et une rencontre dans un ascenseur vont déchainer une avalanche de questions… Mais au fait à quel étage allez-vous ?
Alors qui a écrit il y a quelques jours que mon inspiration était en panne ? Qu'il ou elle ose se montrer à visage découvert !
dimanche 10 août 2014
A propos des oreillers
Mon amoureux a acheté un nouvel oreiller pour moi.
Au supermarché, rayon maison. 16 € en promotion.
- C'est un oreiller mémoire...
Quand il me dit ça, je sursaute.
- Un oreiller mémoire ?
J'ai peur. Je m'inquiète. J'imagine un oreiller qui, nuit après nuit, va m'entraîner dans les entrailles de ma mémoire.
J'imagine déjà le tableau : j'aurai à peine posé ma tête dessus, une profonde envie de m'endormir, et hop ! la sarabande va se mettre en branle.
Ils vont tous rappliquer, les bons, les mauvais, les tristes, les joyeux, les déplaisants, ceux que j'ai planqués dans un petit coin, que je n'ai pas envie de voir revenir. Les souvenirs dont je ne veux pas me souvenir.
Ça va être l'anarchie. Une cacophonie mémorable. Nuit après nuit. Une chausse-trappe à insomnies.
- Mais pourquoi as-tu acheté ce truc-là ?
Il me regarde, l'air circonspect.
- Ce n'est pas toi qui te plaignais d'avoir mal aux cervicales ?
- Pardon ?
- … alors comme dans ton cas, on préconise un oreiller mémoire de forme, j'ai acheté ce … truc-là !
Oups !… Il a belle mémoire, cet amoureux … et moi, j'ai très bien dormi.
Au supermarché, rayon maison. 16 € en promotion.
- C'est un oreiller mémoire...
Quand il me dit ça, je sursaute.
- Un oreiller mémoire ?
J'ai peur. Je m'inquiète. J'imagine un oreiller qui, nuit après nuit, va m'entraîner dans les entrailles de ma mémoire.
J'imagine déjà le tableau : j'aurai à peine posé ma tête dessus, une profonde envie de m'endormir, et hop ! la sarabande va se mettre en branle.
Ils vont tous rappliquer, les bons, les mauvais, les tristes, les joyeux, les déplaisants, ceux que j'ai planqués dans un petit coin, que je n'ai pas envie de voir revenir. Les souvenirs dont je ne veux pas me souvenir.
Ça va être l'anarchie. Une cacophonie mémorable. Nuit après nuit. Une chausse-trappe à insomnies.
- Mais pourquoi as-tu acheté ce truc-là ?
Il me regarde, l'air circonspect.
- Ce n'est pas toi qui te plaignais d'avoir mal aux cervicales ?
- Pardon ?
- … alors comme dans ton cas, on préconise un oreiller mémoire de forme, j'ai acheté ce … truc-là !
Oups !… Il a belle mémoire, cet amoureux … et moi, j'ai très bien dormi.
samedi 9 août 2014
Amour toujours
Spécial dédicace pour mon amoureux ... Spécial dédicace pour mon amoureux ... Spécial dédicace pour mon amoureux ... Spécial dédicace pour mon amoureux ... Spécial dédicace pour mon amoureux ... Spécial dédicace pour mon amoureux ... Spécial dédicace pour mon amoureux ... Spécial dédicace pour mon amoureux ... Spécial dédicace pour mon amoureux ... Spécial dédicace pour mon amoureux Spécial dédicace pour mon amoureux ... Spécial dédicace pour mon amoureux … Spécial dédicace pour mon amoureux ... Spécial dédicace pour mon amoureux … Spécial dédicace pour mon amoureux ...
vendredi 8 août 2014
Sale ennui
Mortel.
La journée est mortelle, rien ne se passe.
Je relis les textes mortels d’un manuscrit mal écrit où l’ennui occupe toutes les lignes.
Le téléphone est mortellement aphone comme s’il devait être toujours muet.
Ma boîte mail est mortellement vide et rien ne semble vouloir la remplir.
Les heures défilent avec une lenteur mortellement régulière.
Même le silence de mon bureau semble être immortel.
Le sale ennui est là. Dense et bien nourri.
La journée est mortelle, rien ne se passe.
Je relis les textes mortels d’un manuscrit mal écrit où l’ennui occupe toutes les lignes.
Le téléphone est mortellement aphone comme s’il devait être toujours muet.
Ma boîte mail est mortellement vide et rien ne semble vouloir la remplir.
Les heures défilent avec une lenteur mortellement régulière.
Même le silence de mon bureau semble être immortel.
Le sale ennui est là. Dense et bien nourri.
dimanche 3 août 2014
Belle des champs
Philosophie du dimanche soir.
Uniformité de la posture. De la couleur.
Comme la métaphore d'une société où tout doit être fondu dans la masse et où aucune alternative à la normalité n'est admise.
Aujourd'hui balade dans la campagne alentour avec mon amoureux et observation d'un champ de tournesols, oui c'est bien ce que vous voyez sur cette photo, aucun piège n'est dissimulé.
Personnellement j'ai toujours trouvé ces fleurs un peu incongrues. Même étranges.
Elles ont un petit côté fanatique avec leur manière de pivoter toutes ensemble dans le même axe, ces adoratrices du dieu soleil.Uniformité de la posture. De la couleur.
Comme la métaphore d'une société où tout doit être fondu dans la masse et où aucune alternative à la normalité n'est admise.
vendredi 1 août 2014
Le tocsin
Commémoration du centenaire de la Grande Guerre oblige, j’ai corrigé plusieurs livres sur le sujet depuis quelque temps.
J’ai relu des listes de noms, de prénoms.
Des lieutenants, des capitaines, des généraux, des premières classes, des sapeurs, des caporaux.
Des batailles. La Marne, le Chemin des Dames, Verdun, les Frontières, le Grand Couronné, la Trouée de Revigny, la Grande Retraite, Vauquois.
J’ai relu des listes de noms, de prénoms.
Des Eugène, Aimé, Auguste, Etienne, Anatole, Germain, Abel, Emile, René, Fernand, Célestin, Alfred, Aristide, Louis, Clément, Paul.
Des lieutenants, des capitaines, des généraux, des premières classes, des sapeurs, des caporaux.
Des batailles. La Marne, le Chemin des Dames, Verdun, les Frontières, le Grand Couronné, la Trouée de Revigny, la Grande Retraite, Vauquois.
Des ordres de mobilisation, de réquisition. Des télégrammes.
Des lettres. Des cher papa. Des embrasse les enfants. Des on sera là pour Noël. Des mon amour. Des je t’aime. Des Vive la France. Des on en a marre. Des on veut rentrer. Des j’espère être courageux. Des demain on part pour le front. Des n’oublie pas mon colis. Des ma petite femme chérie.
Des poux. De la vermine. Des rats. La faim. Le froid. La pluie. La peur. Des larmes. La dysenterie. Le typhus. La grippe. Le tétanos. La gangrène. Des amputations. Des gueules cassées.
Des ambulances. Des taxis. Des chevaux. Des vélos. Des cantines.
Des chars. Des zeppelins. Des gaz moutarde. Des avions. Des obus. Des mitrailleuses.
Des offensives. Des attaques. Des tranchées. Des retraites. Des replis. Des poches. Des fronts. Des barbelés.
Des mutineries. Des condamnations. Des exécutions.
Des faits prisonniers. Des morts au combat. Des morts sous le feu de l’ennemi. Des tombés pour la France. Des portés disparus. Des soldats inconnus.
Des 18, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30 … ans. Des âges vertigineux pour mourir.
Alors quand le tocsin sonnera à 16 h aujourd'hui, je me tairai.
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