Vous serez peut-être 4 400* à me juger. A prétendre que je suis un monstre. Que je maltraite mes enfants. Que je suis une mère nocive.
Si mes enfants souffrent d'insomnie, ce sera ma très grande faute. S'ils présentent des troubles de l'attention, j'incarnerai la coupable idéale. Je deviendrai la responsable de leurs angoisses.
Mais j'assume tout cela, je persiste et je signe parce que figurez-vous, messieurs les pédopsychiatres, les psychologues et éducateurs de toutes sortes qui avez signé la pétition pour dénoncer les risques de la garde alternée, mes enfants vont bien.
Vous avez mené une enquête auprès de 2 054 enfants mais vous n'avez pas rencontré les miens.
Et vous pouvez me croire, même s'ils ont deux maisons, deux chambres, deux lits, deux salles de bains, deux cuisines, deux bureaux, deux adresses, deux chats, deux anniversaires et deux fois plus de cadeaux, mon grand et ma petite chipie sont heureux, épanouis, aimables, aimants et parfois pénibles aussi.
Qu'ils soient chez leur père ou chez moi, ils trainent des pieds pour ranger leur chambre, débarrasser le lave-vaisselle et mettre leur linge au sale. Ils chantent sous la douche, se chamaillent, racontent des bobards et oublient d'éteindre la lumière du couloir. Ils vont au collège à pieds ou en car, ça dépend des semaines, mais curieusement ils ne sont jamais en retard. Ils vivent à la ville et à la campagne et savaent profiter des (dés)avantages. Ils aiment leur père, ils aiment leur mère. Leur père les aime. Leur mère les aime.
Parce que oui, que vous le vouliez ou non, mes enfants ont deux parents qu'ils ont le droit d'aimer autant.
* Dans le cadre des débats sur la loi Famille, 4 400 professionnels de l'enfance (pédopsychiatre, psychologues, éducateurs) ont envoyé une pétition aux députés pour dénoncer un risque de généralisation de la garde alternée, allant jusqu'à parler de "maltraitance sociétale"...
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