Est-elle morose ma rose qui oscille dans le vent ? Est-elle en proie, comme moi, à de grandes questions existentielles ?
Je lève les yeux vers le ciel, imperturbablement gris sans le moindre espoir d'éclaircie immédiate.
Je baisse les yeux vers ma rose et j'ouvre la fenêtre.
- Et toi qu'en penses-tu ?
Comme si elle allait me répondre.
- Sale temps pour tes vacances… tu pars où déjà ?
Où je vais, je ne sais plus. Je m'interroge.
- … mais tu parles ?
La rose éclate de rire.
- Tu n'as donc pas lu Saint-Exupéry, espèce d'ignare ? Donc où vas-tu ?
- Randonner mais…
- Tu as vu la météo ? C'est pourri sur toute la France…
Mauvaise bête, elle me provoque avec ses épines. Moi qui cherchais de la compassion.
- Enfin regarde ton iPhone : de la pluie toute la semaine, je te dis… Tu te vois marcher trempée jusqu'aux os. J'en connais deux qui vont être heureux !
C'est exactement ce que je me répète depuis le début du weekend. Mais a-t-elle besoin de me le dire sur ce ton péremptoire ?
- Mais c'était prévu comme ça et…
- Et quoi ? Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis !
Elle m'agace au plus haut point. Qu'elle reste dehors avec ses sarcasmes. Une bonne douche froide c'est bon pour son teint de rose ! Je referme la fenêtre.
Je viens de rallumer un brin de chauffage. Et à tête reposée, elle a tout à fait raison : il faut qu'on change notre fusil d'épaule. J'appelle de ce pas mon chéri pour en parler avec lui.
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