LE BLOGLE BACKSTAGE

dimanche 30 mars 2014

Scénario anticrise sur facebook

Scénario anticrise bouge, grandit, mûrit… et lance sa page facebook !

A partir de ce soir, retrouvez-moi également sur
https://www.facebook.com/scenarioanticrise

Retrouvez-moi et surtout partagez-moi !


jeudi 27 mars 2014

Pousse de bambou

Je plante de jeunes bambous avec mon grand…
- Je peux le faire avec toi ?
Il est fier de me montrer ce qu’il a appris à l’atelier.
- Laisse je vais porter le sac de terreau… c’est trop lourd pour toi.
Je suis étonnée de sa dextérité toute neuve : lui qui il y a encore si peu de temps me paraissait tellement malhabile. J’ai devant moi un jeune homme qui va et vient dans la cour. La voix, la démarche assurée, tout à coup, il me semble transformé.
Il semble à l’aise, enfin !
Je repense à ce que m’a raconté le pépiniériste.
- Quand le bambou fleurit, c’est qu’il va mourir…
Ça vit combien de temps un bambou ? Mon grand va avoir 15 ans dans un mois. Je n’ai pas vu le temps passer.
- … 100 à 120 ans…
Le chant du cygne du bambou : une fleur et hop c’est fini pour lui !
- Et tous les bambous de la même espèce vont fleurir en même temps…
Fleurir, mourir partout dans le monde à la même période, hémisphère sud, nord, printemps, été, qu’ils soient de Chine ou de France, les bambous pleurent au même moment.
-… à deux ou trois années près…
- Tu as un balai ?
- Un balai ?
Je me suis égarée dans cette histoire. Je regarde ma plate-bande. Mon grand a fini le travail. Beau boulot, ils vont avoir fière allure. Quand je pense que ces jeunes bambous sont partis pour 100 ans au moins, cela me laisse rêveuse… Où serons-nous dans 100 ans ? Quelle taille auront-ils ces minots d'aujourd'hui ? Qui vivra à l'ombre de mes bambous ? Au rythme où pousse le bambou… Ce sera la jungle ici !
- Beh oui, tu sais un balai pour balayer…
Mon grand me regarde bizarrement.
- Eh reviens sur terre un peu … au prix où est le terreau !




mardi 25 mars 2014

Enfin

Quand le calme revient après la tempête…

Hier soir pour la première fois depuis six mois, je délaisse ma tablette, mon ordinateur.
J'ouvre un livre, un vrai livre avec des pages à tourner.
Il m'attend sagement empilé à côté de mon lit. Une légère pellicule de particules fines sur la couverture*.
C'est bon. J'ai dans les mains le poids des mots.
J'ai face à moi des phrases qui racontent une histoire.
J'écoute une voix qui m'emmène. Je prends le large.
Je tourne les pages, je largue les amarres.
J'embarque à bord du récit.
Je navigue sur un océan de papier.

Je lis dans mon lit.
Enfin !


*Claudie Gallay, Une part de ciel, Actes Sud, 2013.

jeudi 20 mars 2014

Libération

Quand les portes vitrées s'ouvrent devant moi, je sens l'air me transporter…

Je sors de ma petite entreprise, je vole, je m'envole.
J'ai tout à coup une sensation incroyable, comme si la vie revenait en moi.
Tout l'après-midi j'ai eu à supporter les récriminations. Les gémissements. Les mots aigres. Les jérémiades. J'aime bien ce mot, il résonne comme ce qu'il veut dire.
Je n'en pouvais plus des phrases assassines. De l'amertume et de la bile.
Mais le pompon a été cet échange.
- Il faut que j'aille à Paris mais ça ne me dit rien.
Là je ne réponds pas alors elle continue.
- J'aurais bien fait du shopping mais il n'y a plus aucune jolie robe nulle part…
Je pense aux pages mode des magazines. Je sursaute : rien de joli ? Alors exceptionnellement je tente une réponse.
- Oh que si il y a encore de belles choses mais le problème est qu'il y a de moins en moins d'argent sur le compte en banque…
J'ai mis le ton. Se rend-t-elle seulement compte ?
Elle lève la tête et me regarde d'un air offusqué. J'ai dit une incongruité. Je l'ai offensée. Je sens que je vais payer cette phrase qui m'a échappé.
- … comme si le problème était là… Non il n'y a plus rien de bien. Plus rien qui va. On ne sait plus travailler aujourd'hui… On ne sait plus fabriquer. Même dans la qualité…
Et c'est reparti jusqu'à la fin de l'après-midi.

Alors quand les portes vitrées s'ouvrent devant moi, je m'envole. Je me laisse transporter.
C'est la libération.

mardi 18 mars 2014

Mes amies

Mes amies, il faut que je vous raconte... 

Hier soir je partage sur Facebook un clip sud-africain qui me met le cœur en émoi.
C'est l'histoire de Gerdi, une femme qui, parce qu'elle a un cancer du sein et une chimiothérapie pour traiter son cancer, perd tous ses cheveux. Alors ses amies décident sans le lui dire de se faire raser la tête pour partager avec elle un peu de sa maladie… Et elles tournent un clip pour raconter l'histoire avant de lui faire la surprise de sa vie.
Je sais, raconté comme ça, cela semble carrément manichéen et pourtant j'ai aimé, oui j'ai aimé ce clip. Evidemment elles sont toutes belles, ces poupées blondes ou brunes, jeunes ou moins jeunes, minces ou girondes.
Evidemment elles sont certainement riches et aisées et quand elles se retrouvent toutes dans le même salon de coiffure, on se dit qu'elles doivent avoir la vie facile.
Mais j'ai aimé quand même. J'ai aimé que certaines pleurent, que d'autres rient et qu'elles boivent du champagne à la santé de leur amie tandis que la tondeuse passe sur leur crâne et les scalpe.
Et malgré tout ce que j'aurais pu un jour détester chez elles, ces poupées blondes ou brunes et sophistiquées que j'aurais trouvé superficielles si je les avais croisées comme ça dans la rue, là je les aimées.
Et quand elles sont tombées dans les bras de Gerdi, que chacune à leur tour elles l'ont serrée fort dans leurs bras pour lui dire qu'elles l'aimaient, j'ai aimé aussi et j'ai presque pleuré.
Mais surtout, surtout, surtout, le pire dans tout ça, c'est qu'à un moment j'ai envié Gerdi.
Oui j'ai envié cette femme qui avait un cancer, qui avait mal partout, qui se battait tous les jours, qui avait peur de mourir et qui n'avait plus ses cheveux.
C'est stupide mais c'est ainsi : je l'ai enviée à cause de ses amies.

Dites mes amies, qu'est-ce que vous pensez de ça ?


VIDEO. Elles se rasent la tête par solidarité avec leur amie malade du cancerwww.francetvinfo.frLorsqu'elles ont appris que leur amie Gerdi McKenna souffrait d'un cancer du sein, ces femmes ont décidé de faire un geste...










jeudi 13 mars 2014

Instantané

Alors que je me prépare ce matin, je repense à cette jolie image d'hier…

Je porte un foulard fuchsia parsemée d'une nuée de papillons colorés et nous achevons notre déjeuner au soleil de ce printemps tout neuf.
Tout à coup, un papillon aux ailes rouges et noires se pose sur l'écharpe comme pour rejoindre ses congénères.
Le tissu s'anime, devient vivant, l'espace d'un battement d'aile.
Je m'immobilise.
Oh temps suspend ton vol !

Le lépidoptère prend son envol.

lundi 10 mars 2014

Une semaine sur deux et la moitié des vacances

Et quand le calendrier des vacances se combine à celui de l'alternance, c'est long…

Oui je sais, je parle beaucoup de vous, mes enfants mais, voilà ce soir, j'attaque la troisième semaine. J'étais une mère à mi-temps, si ça continue je vais passer au trois-quarts temps.
Parfois je culpabilise. Je me demande si c'est bien pour vous, pour nous.
- Tu fais quoi quand on n'est pas là ?
Comment vous dire que j'ai tant de boulot que je me réjouis parce que tout est en ordre et que je n'ai pas à râler parce que rien n'est dérangé.
- Est-ce que tu t'ennuies ?
Bien sûr que je me languis même si …Bon en ce moment, il faut bien vous l'avouer, je n'ai jamais le temps de m'ennuyer.
- C'est long, tu ne trouves pas ?
Je réfléchis. Ces soirées sans contrainte ni rigueur et où l'horaire importe peu, là mes chéris ça m'arrange carrément.
- On peut venir dîner demain soir ?
Je pense à mon frigidaire vide de haut en bas, à peine une petite claie sur laquelle reposent trois yaourts et deux clémentines, un bout de fromage et le riz que j'ai fait cuire hier soir. Vous allez manger quoi ?
- Tu nous manques trop…
De battre mon cœur va s'arrêter.
- Evidemment, vous venez quand vous voulez…
Vous le savez bien, enfin !

Ni à mi-temps, ni à trois-quarts temps, je suis une mère tout simplement.

dimanche 9 mars 2014

Message envoyé

Je t'aime…

Je tape ces deux mots sur mon clavier en réponse au mail que je viens de recevoir.
Mes yeux papillonnent un peu, il est tard et je bosse depuis un bon moment. Je n'ai qu'une envie, remplacer mon écran par mon oreiller.
Dormir, dormir, dormir… Une cure de sommeil, j'en rêve ! Mon lit ou rien.
J'envoie le message. Je m'apprête à fermer les documents, fermer la session, fermer l'ordinateur, fermer la lumière, fermer la porte, fermer les yeux.
Mais subitement, je m'interroge. Je doute.
Je viens d'écrire Je t'aime. 
A qui l'ai-je écrit ?
J'écarquille les yeux. Je relis le message. Je relis le destinataire.
Comment ai-je pu faire ça ?
J'ouvre la boîte messages envoyés. 
C'est confirmé. J'ai envoyé le message. Il est parti et déjà arrivé.
J'épelle. J'ânonne. Je déchiffre.
Il fallait bien que ça arrive. Je l'ai fait. Je n'y crois pas. Je suis vraiment très forte.
Je t'aime. Message envoyé. Destinataire : nom.prénom@bnpparibas.com 
Ma banquière, je viens d'envoyer un message d'amour à ma banquière.
J'éclate de rire. Cela explose. Ce n'est pas nerveux, c'est simplement le fou rire. Je n'aurais pas pu faire mieux.

Dénouement 
Message envoyé. Quelle que soit l'estime que je vous porte, vous vous doutez bien que ce message ne vous était pas destiné. J'espère simplement que vous ne serez pas trop déçue ! 
Message reçu [le lendemain]. Vous êtes décidément trop forte ! Et si vous voulez un scoop, moi aussi je suis amoureuse !







mercredi 5 mars 2014

Plaisir

Ce matin, j'ouvre tout en grand…

Les volets, les fenêtres, les portes, les placards. Je m'offre une matinée pour moi, ma maison et mon b…  Je laisse entrer le soleil. Je me laisse éblouir. J'écoute les gazouillis, les bourdonnements, les portes qui claquent. Je sens l'air aller et venir. Je vide les poubelles, les toiles d'araignées, les poussières, l'hiver. Je sors les tapis. J'aspire. Je respire. Je m'active. Je mets le linge à sécher dehors. Je m'étire. Je chantonne. Je souffle. Je siffle. J'installe ma petite table sur la terrasse. Une chaise. Je m'attable. Je laisse le soleil me caresser. La petite brise me faire frissonner. Je me laisse aller. Je fais relâche. Je m'abandonne.

Je laisse le printemps me prendre.