J'aime bien quand elle dit ça même si parfois elle laisse passer trop de temps entre le moment où elle prononce cette phrase et celui où cela se passe vraiment.
En fait elle croit que je n'entends pas ou pire que je ne comprends pas. Parfois je me demande vraiment pour qui elle me prend. Je ne suis pas une truffe quand même.
Ah elle est repartie sur son écran. Elle s'énerve dessus, elle tape avec ses mains. Elle le fixe du regard. Plus personne n'existe. Qu'est-ce qu'elle peut bien y faire ? Elle y passe un temps fou.
Elle s'arrête. Cela veut dire que peut-être…
- Les enfants, vous êtes prêts ?
Quand elle crie comme ça, en général c'est qu'elle commence à s'agacer parce qu'elle aimerait bien y aller.
Zut, je crois qu'elle va dans sa chambre. Oh non ! Elle va trouver autre chose à faire. Je l'ai aperçue tout à l'heure, la porte était ouverte et elle aurait besoin d'un grand coup de rangement. Elle aurait pu faire ça ce matin au lieu de traîner à faire la grasse matinée. Pourvu qu'elle n'ait pas décidé de ranger là tout de suite maintenant.
Ouf, elle allait juste à la salle de bains.
Ce n'est pas vrai : elle se lave les dents maintenant. Comme si elle en avait besoin, elle les a déjà lavées ce matin.
- Les enfants…
Je crois que c'est bon : elle cherche sa veste. Si elle met la noire avec l'écharpe rayée, c'est qu'on va y aller. Je n'y crois pas, elle a reposé la noire. Oh non ! elle monte au grenier. J'entends ses pas au-dessus de moi. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour moi. Elle va passer dans les chambres des enfants. A tous les coups les lits ne sont pas faits, les bureaux totalement en vrac. Je commence à connaître. L'autre fois, ça a pris deux heures, trois sacs poubelles et quelques grincements de dents. Moralité on n'y est pas allé.
Elle est redescendue. Ah, elle a pris la veste grise, la bien chaude, pour les températures en dessous de zéro. Il ne faut quand même pas exagérer. Qu'est-ce qu'il lui arrive ? On voit bien qu'elle n'est pas sortie ce matin. Ou alors elle vieillit peut-être.
Je crois qu'on va vraiment y aller cette fois. J'entends les enfants qui descendent.
Elle ouvre la porte de la cave. Si elle prend ses chaussures bleues, c'est qu'on va y aller.
Non je rêve, le téléphone sonne. Ne répond pas ne répond pas ne répond pas ne répond pas…
Elle a répondu.
- Oui, on allait partir… On se retrouve là-bas ?
Donc on va y aller. Elle raccroche. Elle prend sa clé. Elle ne va pas m'oublier quand même…
Elle ne ferait pas ça.
- Allez, les enfants, on y va maintenant…
Je me mets devant la porte. Elle ne peut pas me rater.
- Mais pousse-toi de là… Est-ce que quelqu'un …
Elle me passera sur le corps mais elle ne partira pas sans moi.
- … pourrait aller chercher la laisse ? Mais oui ma belle on va aller se promener … On y va !
merveilleux, même les chiens se mettent à bloguer !
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