Moi je commence à avoir une petite habitude de ces choses-là. J'ai quitté la maison de mes parents en 1985, je crois. Je récapitule et comme une enfant, je compte sur les dix doigts de mes deux mains.
1.
Rue du Docteur Heulin, au numéro 35. Quatrième étage droite sans ascenseur. 2 pièces, 35 mètres carrés. Apprentissage de la colocation avec Nat.
2.
Rue Jean Ferrandi, numéro 5, au fond de la cour. Environ 60 mètres carrés. C'est un atelier. De grandes verrières. Des murs blancs et du carrelage gris et noir. La grande classe. Toujours avec Nat : la fête, l'étourdissement, la liberté. Epoque merveilleuse.
3.
Rue Marmontel, numéro 16 bis, rez-de-chaussée d'une petite maison sur cour. Studio, 40 mètres carrés entièrement rafistolés mais quel charme. Mon tout premier chez moi rien qu'à moi.
4.
Rue Blomet, numéro 99. Deuxième étage toujours sans ascenseur. 52 mètres carrés et trois pièces, dont une seule sur la cour. Des pigeons sur tous les balcons et parfois dans la maison. Les bus qui accélèrent sous les fenêtres. Je n'ai jamais aimé cet appartement. Années difficiles.
5.
Rue Lesage, numéro 5 si mes souvenirs sont bons. Premier étage. Deux pièces humides et sombres, je n'y reste qu'une année. Celle de la transition.
6.
Rue du 22-Septembre, numéro 99. Deuxième étage avec ascenseur. Un ascenseur avec deux portes battantes et un rideau coulissant dans lequel on se coince parfois les doigts. 82 mètres carrés refaits à neuf et quatre vraies pièces. La lumière. Années heureuses. Grands et petits bonheurs. Naissance des enfants et apprentissage de la vie de famille. Véritable révolution.
7.
La maison, à la campagne, dans un village. Nouvelle existence. Tellement différente : à nouveau le changement. Il faut tout réapprendre. Le temps qui happe. Les trajets en voiture tout le temps, pour tout, pour rien. Les plaisirs aussi, le silence, le calme. Les balades quand on veut. La nature à portée des yeux. Les enfants qui grandissent et la vie qui passe.
8.
Deuxième maison, située juste en face. Plus petite celle-là. Les enfants une semaine sur deux. Et même si je l'aime bien avec son figuier, son cerisier et son essaim d'abeille qui habite dans le grenier, je la quitte volontiers.
9.
Aujourd'hui. Maison de ville. A la fois sur rue - une rue qui monte et qui descend - et sur cour - immense, on y joue au basket, on y bronze, on y dîne, on y plante… Quelques bizarreries quand même et un air de guingois. Mais j'aime ce qui ne sera jamais droit. Je m'y sens bien. Nous nous y sentons bien...
10.
Demain. Demain ? Demain ! Demain… Demain. Demain ? Demain ! Demain… Demain. Demain ? Demain ! Demain… Demain. Demain ? Demain ! Demain…
Tout à rêver. Tout à imaginer…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
J'aime quand vous me laissez vos commentaires...